( le titre de  l’article convient uniquement au skipper)

Dernières courses, dernier resto avec nos amis Dauphins Bertrand et Chantal et courte nuit…

Il est 0h30, la lune est presque pleine et le vent souffle comme annoncé 15-20 nœuds. Le réveil à cette heure là est toujours difficile mais quand on aime… Nous levons l’ancre et passons le chenal de St François encore agité. Il nous faut rejoindre la pointe des châteaux qui se situe à environ 6 milles nautiques avant de « tourner à gauche », direction Antigua. Je prends un ris dans la grand voile dès la sortie du chenal. La mer est agitée et les 2,5 mètres de creux commencent à se faire sentir. Le vent est plein EST et souffle à 15-20 nœuds. Je commence à abattre un peu et déjà Corynthe prend 1 nœud au grand largue : le génois est sorti et notre fière monture carénée continue à accélérer. Le vent monte et je réveille la skipette pour prendre un second ris pour plus de confort. Les 2.5 mètres annoncés se transforment en 3 bons mètres et le vent est plus près des 25 nœuds. Le bateau file et les dix nœuds sont régulièrement dépassés quand soudain le bateau surf sur les vagues et atteint notre record à 13.2 nœuds. Le capitaine est heureux et  Corynthe continue son tour de montagnes russes : nous sommes fiers ! Au loin j’aperçois un cargo au relèvement 60. Il est encore loin, très loin. Le relèvement reste identique et je décide de vérifier la théorie qui dit que : « si le relèvement reste le même il y a risque de collision ».  La distance se réduit au fur et à mesure et je peux aujourd’hui le confirmer : la théorie est bonne. Je décide avant qu’il ne soit trop tard de lofer pour passer derrière le cargo quand au même moment j’entends ses 5 sons longs. Cela signifie : je ne comprends pas très bien  votre manœuvre ! En plus court : dégage ! C’est ce que je fais et la collision théorique évitée je reprends mon cap. Le bateau file à 8-10 nœuds quand soudain je vois à 150 mètres devant le bateau une baleine qui plonge. Le spectacle est à la fois grandiose et en même temps, je ne la vois plus ! Où est-elle ? Je regarde le sondeur 4, 3, 2 puis 1,60 mètre ! Aïe on va taper ! 2, 3, 4 mètres  puis de nouveau du fond. OUF ! Elle est passée à 1 mètre sous le quillon de notre maison. Je ne réveille pas l’équipage, de toute manière il est trop tard et la baleine a disparu.

Nous arriverons à Antigua à 10h, soit une moyenne d’environ 7 nœuds.  A quand la prochaine navigation ?